Il existe des domaines dans lesquels l’assurance qualité est plus ou moins bien acceptée. Par exemple, dans l’aéronautique, il ne vient à l’idée de personne de mettre en cause l’utilité des grilles d’inspection, autrement dit des check-lists. Si un pilote d’avion vous affirme que du haut de ses 30 000 heures de vols il a assez de maturité pour se passer d’une check-list à dérouler méthodiquement avant le décollage, vous aurez sans doute quelques réserves avant de grimper dans son aéronef.
C’est normal, vous connaissez le facteur humain, vous savez que l’expérience n’est pas du tout une garantie contre l’oubli des fondamentaux (en fait c’est même le contraire). Vous savez également déjà que là où il y a des risques, il est essentiel de faire de la prévention.
Dans l’aviation ou ailleurs, les check-lists ont bien d’autres avantages. Elles permettent de se pencher non seulement sur ses propres responsabilités mais aussi sur celles des autres. Enfin, elles permettent de se pencher non seulement sur le présent mais aussi sur le passé, – avec la traçabilité- et sur l’avenir -en anticipant les problèmes.
Dans le domaine du Web, j’entends régulièrement (toutes les semaines) que la conception de sites Web est très complexe et que finalement, ça dépend, et que finalement tout repose sur le talent et l’expérience des intervenants. C’est en partie vrai.
Lorsqu’un pilote d’avion utilise une check-list pour vérifier un certain nombre de points de base, vérifiables et importants, il n’est pas en train de mobiliser les compétences les plus nobles ou les plus spectaculaires de son métier. Mais dans les métiers à risque, c’est comme cela qu’on fait.
Accessibilité, écoconception, performance, service client, e-commerce, formulaires, données personnelles, sécurité : les métiers du Web traitent de ces sujets qui ont tous un impact sur tous les utilisateurs. Ce sont des métiers à risques. Utiliser une ou plusieurs check-lists — si possible transversales, argumentées, universelles et documentées — n’est pas une option, c’est un signe de maturité qui ne met pas en cause, mais magnifie vos compétences.
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Par Elie Sloïm
@elieSL
P.S. : Merci à Tilt Studio pour sa déclinaison mail du site Opquast
La check list est un outil utile dans certaines situations. Elle peut aussi vite devenir un outil penible, inadapté soit parce qu on n a pas besoin de liste de point à vérifier, soit parcequ’on en a besoin mais que la liste n est pas vraiment adaptée.
En l occurence, comparer avec le pilote est intéressant mais en servir pour justifier l’outil ailleurs, sans relever les différences, ne me parait pas juste, car cela peut justifier les check list quelque soit la situation professionnelle.
Moi j aimerais savoir quand la check list est adaptée au pros du web, et quand elle ne l est pas.
Ca me permettrait de savoir quand consulter Opqwast, quand le recommander, etc. Aujourd’hui je le fais uniquement auprès de gens qui o t des sites qui manifestement ne respectent pas les bases de la conception.
Bonjour Maarten.
Pour moi, une check-list comme la nôtre et le vocabulaire qui lui est associé doit au minimum être connue de tous les professionnels. C’est ça que nous essayons de pousser avec notre certification. Sur le fait de la dérouler formellement sous forme d’un audit, il me semble que c’est une décision à prendre au cas par cas, en fonction de l’enjeu et de la taille du site.
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Petit commentaire de forme : la graphie correcte pour votre titre est « Y a-t-il … ».
L’apostrophe est la marque de l’élision, et il n’y a rien à élider ici 😉
En revanche, le T euphonique (sans valeur grammaticale) doit être, lui, encadré par ses deux tirets.
Merci @Jérôme, c’est corrigé (et en plus j’ai appris un truc)