Si vous vous préparez à acheter une prestation web, vous vous demandez peut-être ce que vaut telle ou telle agence. Vous voulez travailler avec des gens compétents. Vous visez le triptyque idéal : qualité, coût, délai.
Autant vous le dire, je n’ai pas de réponse simple ni de solution miracle, mais juste quelques éléments qui pourront vous aider. Voici donc un petit guide avec quelques conseils pour bien choisir son prestataire web.
Contenus et services
Commençons par le plus important : vous et votre rôle dans le projet.
Spontanément, vous pourriez penser que pour créer un bon site – ou une bonne application web-, il suffit de travailler avec une bonne agence. Ce serait oublier qu’en tant qu’acheteur de site, votre rôle est absolument fondamental.
Pour bien comprendre ce qui se passe, nous allons utiliser le modèle VPTCS. Ce modèle décrit simplement cinq exigences fondamentales des utilisateurs de votre futur site. Si vous ne le connaissez pas encore, il est temps de le découvrir.
Ce que nous montre le modèle VPTCS, c’est que la qualité d‘un site, c’est d’abord et avant tout des contenus et services de bonne qualité.
Un acheteur de site qui sait produire des contenus et services à valeur ajoutée sera presque toujours capable de produire un bon site, même avec une agence moyenne. Le projet devrait à peu près tenir la route. Il aura des défauts, peut-être, mais il sera possible de l’améliorer et il sera utile.
Inversement, un acheteur de site qui n’a pas de contenus, qui n’a pas de services, qui n’est pas capable de les ordonner et de les produire fournira à coup sûr un site décevant, même accompagné par une excellente agence web. Le projet donnera naissance soit à une boîte vide, soit à une boîte trop pleine. En tous cas, la qualité ne sera pas au rendez-vous.
Pour vous, qui achetez des prestations, c’est la double peine : non seulement vous allez devoir payer des prestataires mais en plus vous allez devoir travailler sur les contenus ou services. Si vous connaissez vos forces et vos faiblesses, si vous savez écouter, si vous comprenez votre rôle sur les contenus et services, une bonne agence va vraiment pouvoir vous aider.
Ce qu’il faut retenir
- Ce que les utilisateurs viennent chercher sur les sites, ce sont des contenus et des services.
- Les contenus et les services sont portés et souvent produits par vous, les clients.
- Pour faire un bon site, les agences ont besoin de vous.
Les questions à se poser
- Êtes-vous en mesure de produire des contenus et services web ?
- Connaissez-vous vos forces et vos faiblesses dans ce domaine ?
- Avez-vous du temps et des équipes pour travailler sur le site ?
- Avez-vous anticipé la charge sur plusieurs années ?
Travailler ensemble
Nous l’avons vu, vous allez devoir produire ou aider à faire produire les contenus et les services. Vous allez devoir travailler avec des techniciens, des ergonomes, des chefs de projet, des spécialistes de la communication, des rédacteurs. Là aussi le modèle VPTCS permet de mettre en évidence la diversité des compétences mobilisées pour développer et maintenir un projet web sur la durée.
Dans un premier temps vous allez devoir être en mesure de communiquer, de partager et de vous mettre d’accord. Vous allez également devoir veiller à la transversalité.
Le rôle des interlocuteurs chez vous et chez vos prestataires est fondamental. Bien entendu, sur ces aspects transversalité et culture commune, c’est le bon moment de regarder si l’équipe a passé la certification Opquast, c’est aussi le bon moment de la faire passer à vos équipes pour que celles-ci communiquent efficacement avec le prestataire.
D’autres aspects doivent être pris en compte. Vous avez probablement des attentes fortes en matière d’accessibilité, de données personnelles, de sécurité, d’écoconception. Ne vous contentez pas de belles paroles. Il est donc essentiel qu’il y ait des experts mobilisés sur ces sujets, et qu’ils aient bénéficié de formations reconnues. Pour toutes ces expertises, avoir des certifiés Opquast est un indice intéressant mais pas suffisant.
Ce qu’il faut retenir
- Un site web mobilise des équipes sur toutes les exigences citées dans le modèle VPTCS.
- Les équipes sont pluridisciplinaires et doivent communiquer en permanence.
- Les compétences de communication sont décisives et les expertises aussi.
Les questions à se poser
- Les équipes, leurs rôles respectifs et au sein de celles-ci sont-ils bien définis ?
- Avez-vous pensé à toutes les compétences et tâches mobilisées ?
- L’agence vous donne-t-elle des réponses sur les différents sujets ?
- Les membres de l’équipe du prestataires sont-ils certifiés Opquast ? Sur l’accessibilité ? sur la vie privée ? sur la sécurité ?
- Les équipes prestataires ont-elles des experts sur l’accessibilité, les données personnelles, la sécurité, l’écoconception ?
Le management de la qualité
Si votre interlocuteur commence sa présentation par “la qualité c’est dans notre ADN”, fuyez. Il va falloir demander mieux, à moins que vous ne puissiez prendre le risque d’échouer.
La question de l’assurance qualité qui est absolument standard dans la plupart des secteurs industriels ne l’est pas dans l’industrie du numérique. Il est temps de poser ce sujet sur la table et d’attendre des réponses sérieuses. Il est également temps d’accepter de payer l’assurance qualité comme vous la payez lorsque vous achetez une maison ou une voiture.
En pratique, si vous demandez la conformité à un référentiel ou à une liste de règles, vous devez être en mesure de payer le temps que passera l’agence à vous fournir la recette ou le résultat de l’audit.
Et si vous n’avez pas les moyens de payer l’assurance qualité que vous attendez, faites moins. Réduisez le périmètre. Demandez moins, demandez mieux. C’est aussi ce que vous faites quand vous achetez un modèle de voiture moins chère.
Ce qu’il faut retenir
- La qualité est une notion subjective, l’assurance qualité est une notion objective.
- L’assurance qualité, la sécurité, l’accessibilité, l’écoconception se matérialisent à travers des modèles, des preuves, des livrables, des tâches.
- Ces sujets ne sont pas des exigences sans impact, ils représentent un coût, que le client est amené à payer dans le web comme dans les autres domaines.
Les questions à se poser
- L’agence a-t-elle une personne en charge du management de la qualité ? Quelle est celle personne ? Quelle est sa formation ?
- Y a-t-il une équipe dédiée aux différents aspects conformité et réglementaire ?
- L’entité a-t-elle mis en place un plan d’assurance qualité ? Celui-ci est-il appliqué, et si oui, comment ?
- Si vous demandez la conformité à un référentiel ou à une liste de règles, êtes-vous en mesure de payer le temps que passera l’agence à vous fournir la recette ou le résultat de l’audit ?
Les références
Bien entendu, les témoignages et références sont importants. Vous allez devoir vous pencher sur ces références et vérifier qu’elles sont similaires et comparables à votre projet.
Attention, il est quelquefois nécessaire de creuser un peu pour savoir si un projet web est solide. Un site web magnifique peut cacher de gros défauts techniques. Un site web très simple peut répondre parfaitement aux besoins des utilisateurs.
Le graal, c’est le site simple et beau, utilisable et pratique, solide techniquement, sobre et rapide. Méfiez-vous des effets tape-à-l’œil, l’effet qui vous aura fait faire wow lorsque vous l’avez découvert sera peut-être LE truc dont vous voudrez le plus vous débarrasser dans six mois.
Pour tout ce qui concerne l’assurance qualité web, c’est le moment de demander si l’entité a déjà produit une ou plusieurs déclaration de conformité à un ou plusieurs référentiels (accessibilité, notamment).
C’est aussi le moment de vérifier que la technologie envisagée est bien maîtrisée et que vous n’allez pas servir de cobaye pour expérimenter une nouvelle technologie pas encore maîtrisée. Au passage, dans certains cas, cela peut être intéressant mais il faut que les choses soient claires dès le départ et les deux parties doivent s’engager dans ce genre de projet d’un commun accord et en toute transparence.
Ce qu’il faut retenir
- Ne vous laissez pas trop influencer par l’effet wow. Creusez un peu, pensez long terme. En tant qu’utilisateur, les sites web que vous utilisez ne sont pas les plus modernes ou dynamiques mais ceux qui vous permettent de faire efficacement ce que vous êtes venu y faire.
- En termes d’assurance qualité, il est possible et conseillé de demander des éléments factuels et pas des positionnements ou des intentions.
Les questions à se poser
- Le prestataire a-t-il déjà produit une déclaration de conformité ?
- Le prestataire a-t-il déjà produit un audit ?
- Les prestations de recette et d’audit sont t-elles prévues, évaluées, intégrées au devis ou au poste de gestion de projet ?
- Le prestataire maîtrise-t-il les technologies employées ?
Le mode de fonctionnement
Quel que soit votre degré de maîtrise et de spécification du projet, la vérité d’aujourd’hui n’est pas celle de demain. Le web change, les besoins changent, les priorités des utilisateurs changent.
Vous allez vous tromper, vos prestataires vont se tromper. La question n’est donc pas de savoir si vous allez tomber, mais plutôt de veiller à ce que vous ne vous fassiez pas mal lorsque cela vous arrivera.
Pour ceci, vous avez besoin de souplesse. Vous allez avoir besoin d’un mode de fonctionnement relativement agile et de pouvoir corriger le tir rapidement. Tout ce qui va dans le sens d’une évaluation fixe dans le temps est risqué. Tout ce qui va vous permettre de changer d’avis est un atout.
C’est pourquoi je vous invite à limiter le périmètre des marchés forfaitaires et de prévoir les commandes ponctuelles. En gros, l’imprévu est certain, et vous devez le prévoir.
Certains éléments de votre projet vont conditionner toute la suite, c’est notamment le cas du choix du CMS (Content Management System) et des frameworks techniques. Ici votre droit à l’erreur peut s’exercer mais le changement de CMS a des conséquences majeures. C’est la raison pour laquelle le choix d’une technologie ayant des écosystèmes de développeurs et de prestataires est absolument essentiel.
Ce qu’il faut retenir
- L’imprévu va se produire, c’est une certitude.
- Donnez-vous le droit à l’erreur.
- Un site web ou une application se déploie et se pense sur la durée, pas en fonction d’une date de sortie.
- Un site web est un projet qui va s’améliorer suivant une démarche d’amélioration continue.
Les questions à se poser
- La technologie choisie peut t-elle être reprise par un autre prestataire ?
- Avez-vous anticipé des commandes ponctuelles et imprévues ?
- Êtes-vous prêt à sortir un site plus tôt avec moins de fonctionnalités mais plus solides ?
Quel est le rôle d’Opquast ?
Tout d’abord, Opquast est là pour vous aider à consolider votre cahier des charges. Nous vous avons préparé une annexe à vos cahiers des charges, n’hésitez pas à vous en servir. Autant il nous semble ambitieux de s’aligner sur la conformité aux 240 règles, autant ces 60 règles sont pour nous un minimum.
Opquast est aussi là pour vous aider à choisir un prestataire formé. Les équipes sont formées à l’assurance qualité web, idéalement une ou plusieurs personnes ont suivi la formation de référent assurance qualité.
Bien entendu, Opquast est aussi là pour former vos équipes et les doter d’une culture web solide. Le temps des acheteurs de sites peu acculturés au web est terminé, vous devez maîtriser ce sujet et le vocabulaire associé. En parallèle, nous pouvons vous aiguiller vers des formations spécialisées effectuées par des sociétés spécialisées en accessibilité, écoconception, sécurité ou données personnelles.
Opquast est enfin là pour vous aider à recruter les futurs membres de vos équipes web.
En conclusion, en l’état actuel de ses moyens, Opquast ne labellise pas et ne certifie pas les agences. En revanche, Opquast peut vous donner de très nombreux indices nécessaires au bon déroulement de votre projet. Pour ceci, nous conseillons de consulter notre annuaire de partenaires et de vous adresser en priorité à ces agences et entreprises. Vous savez quelles questions leur poser et ça tombe bien, nous faisons en sorte qu’elles puissent vous donner des réponses solides et étayées.