Avec la récente séparation de Temesis et d’Opquast en deux sociétés distinctes, c’est la nouvelle structure Temesis (site en cours de refonte) qui gère désormais l’ensemble de nos activités de consulting, et notamment les missions d’accompagnement dédiées à l’accessibilité Web.
De son côté, Opquast va se consacrer exclusivement au développement de ses référentiels et de sa certification de compétences qualité Web. Et puisque les sujets de la qualité et de l’accessibilité Web sont souvent connexes, cet article explique pourquoi et comment Opquast va continuer à faire avancer l’accessibilité du Web.
Qualité et accessibilité du Web
Résumons les deux constats de base : la qualité web bénéficie aux personnes handicapées, les personnes handicapées ont besoin de l’amélioration de la qualité web.
En effet, de quoi parlent Opquast et la qualité Web ? Dans le détail de leur principal référentiel qualité, par exemple ? Eh bien, notamment, d’accès clavier, parce que l’accès clavier concerne les utilisateurs handicapés, mais bien d’autres utilisateurs. Dans ce même référentiel Opquast dédié à la Qualité Web, nous parlons aussi de contrastes, d’étiquettes de champs de formulaire et de beaucoup d’autres questions d’accessibilité. Nous en parlons certes du point de vue de leur intérêt pour tous, mais ils sont bien là. D’ailleurs, la liste de tous ces points de correspondance avec les exigences propres à l’accessibilité, nous l’avons déjà publiée : vous pouvez la retrouver dans le livre qualité Web, dont la deuxième édition est parue l’an dernier chez Eyrolles.
Cette approche universelle est la raison pour laquelle le référentiel Opquast ne contient pas de rubrique spécifiquement dédiée à l’accessibilité. Opquast contient en revanche, par exemple, une rubrique « alternatives » (note 2021 : la rubrique alternatives a été supprimée et les règles qu’elle conntenait ont été ventilées dans d’autres rubriques). Dans Opquast, nous ne nous intéressons pas à un sujet en fonction de son utilité pour tel ou tel type d’utilisateur spécifique. Nous nous intéressons à un sujet parce qu’il peut être utile, soit à des humains, soit aux machines qu’ils utilisent. En l’occurrence, les alternatives servent aux personnes handicapées, aux moteurs de recherche, aux personnes non handicapées. Nous ne pouvons pas savoir a priori à qui nos alternatives seront utiles, mais cela ne change rien : il faut s’en occuper.
Faut-il aller plus loin que les standards d’accessibilité ?
L’accessibilité et ses standards de référence n’ont pas pour première ambition d’améliorer l’expérience utilisateur : leur propos essentiel est de s’assurer que certains utilisateurs ne seront pas spécifiquement pénalisés en raison de leur situation de handicap.
Sur certains aspects, il est, selon nous, nécessaire d’aller plus loin. Pour cela, la qualité Web est une voie intéressante : certains défauts relevant proprement de la qualité web et en apparence indifférents aux normes d’accessibilité sont en fait lourdement pénalisants pour les personnes handicapées. Parfois plus encore que certaines entorses aux standards : citons par exemple l’absence de signalisation des étapes d’un processus de commande ou celle d’une confirmation explicite de la bonne soumission d’un formulaire, ou encore les pages d’erreurs non personnalisées, les difficultés à s’informer sur des délais ou les zones de livraison, les conditions de vente ou de crédit, l’impossibilité d’afficher un mot de passe en clair, etc.
Nous avons fréquemment l’occasion d’échanger sur ce sujet avec des personnes handicapées, notamment non-voyantes, et à titre d’exemple, nous leur proposons quelquefois de donner leur avis sur le non-respect d’une règle comme la présence du délai de livraison d’une commande sur un site de e-commerce. En pratique, lorsqu’une personne non-voyante est sur l’interface, elle est dans l’impossibilité d’affirmer avec certitude si elle est dans l’un des deux cas suivants :
- Cas n°1 : le délai de livraison estimé est présent mais l’utilisateur non ou mal-voyant ne l’a pas trouvée avec son outil de lecture ou de zoom d’écran.
- Cas n°2 : le délai de livraison estimé est absent et bien évidemment l’utilisateur non ou mal-voyant ne l’a bien évidemment pas trouvée.
Dans les deux cas, l’utilisateur est dans la même situation, il n’est pas en possession de l’information fondamentale, à savoir le délai de livraison estimé. La commande est donc bloquée, ou elle impose à l’utilisateur de prendre le risque d’une arrivée tardive du colis.
La seule solution pour sortir de cette ambiguïté est d’exiger la présence explicite de cette information, qui bénéficiera du même coup à tous les utilisateurs.
Des enjeux aussi importants doivent évidemment être pris en compte globalement dès la conception du service.
Les règles Opquast sont un outil pour tous
Opquast, c’est aussi de l’accessibilité parce que l’accessibilité est un aspect fondamental de l’expérience utilisateur. En d’autres termes : la qualité Web est un outil pour que des équipes partagent une culture commune au bénéfice de tous les utilisateurs, culture dont l’accessibilité est une composante évidente.
Opquast est un outil pour que des milliers de personnes se sentent compétentes sur la prise en compte des contextes utilisateurs, quels qu’ils soient. Et nous espérons bien que les milliers de certifiés Opquast vont avoir envie d’aller plus loin dans l’accessibilité. Les certifiés Opquast d’aujourd’hui sont peut-être les experts accessibilité de demain. Mais attention, ils pourront peut-être aussi bien devenir des experts sécurité, performances, ergonomie, et ils auront de bonnes raisons d’en être fiers.
Opquast est aussi un outil pour des équipes, pour que ces compétences et que cette culture de base de l’UX (expérience utilisateur) soient partagées. La check-list Opquast est un outil pour que l’on parle des user stories : qu’il s’agisse d’histoires d’utilisateurs handicapés ou pas, il s’agira toujours d’histoires qui concernent les utilisateurs et bien évidemment, les personnes handicapées n’y seront jamais absentes. Nous parlons bien d’un outil qui exige qu’on traite l’utilisateur d’abord, quel que soit son profil.
La clé : comment progresser et faire progresser ?
La certification Opquast n’est pas un diplôme d’expert accessibilité et n’a pas vocation à l’être. Mais l’un des aboutissements de notre travail est qu’un certifié Opquast maîtrise, parmi d’autres compétences, une large part des fondamentaux de l’accessibilité canonique. Il doit également être à même de les replacer dans un ensemble d’exigences plus vaste (performance, référencement, sécurité, etc.), de mobiliser ces exigences dans une prise en compte plus éclairante de l’expérience utilisateur, et au bout du compte, de mieux faire de l’accessibilité un levier d’amélioration des sites.
Selon nous, et malgré les efforts de nombreux acteurs très compétents, l’expertise accessibilité n’est pas encore suffisamment diffusée et pratiquée en France. Notre objectif est donc le suivant : comment former d’abord des professionnels sensibilisés, conscients des contextes d’usages et compétents, qui pourront rejoindre ultérieurement le club des trop rares experts ?
En France, mais également au Canada, certaines démarches accessibilité progressent, certes, mais nous avons observé que certaines démarches accessibilité s’épuisent, et pas des moindres. Quelquefois, des postes d’expert accessibilité sont mêmes supprimés. Des démarches exemplaires s’arrêtent brutalement au départ d’une seule personne dotée d’une expertise qui s’avère indispensable. Les obligations légales et notamment le travail considérable fait par les autorités nationales – notamment en France – ont certes fait avancer les choses mais elles ne nous semblent pas suffisantes pour déclencher une amélioration massive des sites et des compétences.
En parallèle, plusieurs démarches déployées chez nos clients montrent que non seulement l’un n’empêche pas l’autre, mais peut-être même que les démarches qualité et accessibilité Web se favorisent mutuellement et se nourrissent l’une de l’autre.
Le fait de former des équipes à la qualité web, sur un parcours rapide et valorisant, favorise enfin des démarches collectives et transversales. Le mode de travail avec Opquast fait que les personnes et les équipes sont rapidement valorisées, et ce d’autant plus rapidement que le ticket d’entrée dans la démarche qualité est finalement assez faible.
Le chaînon manquant ?
Pour résumer, Opquast est peut-être le chaînon manquant qu’attendent les professionnels désireux de vraiment « mettre le Web et ses services à la disposition de tous les individus, quels que soient leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales ».
Ce principe du « Web for all » du W3C, attribué à Tim Berners-Lee est souvent cité pour définir l’accessibilité. Certes, les aptitudes physiques ou mentales font partie des questions à traiter mais comme l’indique très clairement la citation ci-dessus, ce ne sont pas les seules pour faire du Web un lieu accessible à tous.
Finalement, ce principe décrit plus précisément ce qu’est l’objectif de la qualité Web.
En tant que professionnel du Web et quel que soit votre métier, si vous êtes soucieux de mettre le Web et ses services à la disposition de tous les individus, vous avez tout intérêt à progresser sur la qualité Web et à devenir enfin de vrais experts de l’accès pour tous.
Pour en savoir plus :
- Qualité Web et règles Opquast : https://www.opquast.com/,
- Liste des 240 règles de la check-list qualité Web Opquast (français) : https://checklists.opquast.com/fr/assurance-qualite-web/,
- Liste des 240 règles de la check-list qualité Web Opquast (english) : https://checklists.opquast.com/en/web-quality-assurance/,
- Standards internationaux (Web Content Accessibility Guidelines) : https://www.w3.org/Translations/WCAG20-fr/,
- Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations : https://accessibilite.numerique.gouv.fr/.