Au début, juste des bonnes pratiques
Lorsque nous avons créé Opquast en 2004, nous avons décidé de nommer le projet Open Quality Standards et de lister les bonnes pratiques qualité pour les sites Web. Après quelques mois, je me suis rendu compte que la notion de bonnes pratiques pouvait faire référence à tout et n’importe quoi. C’est pourquoi j’ai publié en 2005 un article pour préciser les choses.
Pour Opquast, une bonne pratique n’est pas un conseil, une recommandation, un avis. C’est une règle universelle, utile, documentée, sans valeur numérique, qui fait consensus, qui n’est pas liée à un pays ou une loi spécifique. Bref, c’est une bonne pratique, mais c’est beaucoup plus qu’une bonne pratique. Et il est temps de faire le point sur ce sujet.
Beaucoup plus qu’une liste de bonnes pratiques
Avec la sortie de la version anglaise, nous ne bénéficions plus du degré de reconnaissance que nous avons dans le domaine francophone. Alors, oui, lorsque les anglophones découvrent cette liste de bonnes pratiques, ils peuvent se dire, tiens une nouvelle checklist avec 240 conseils. C’est sympathique.
Mais ceux qui connaissent le fond du projet savent que c’est beaucoup plus que ça.
Opquast propose une liste de 240 règles utiles, vérifiables et universelles.
Les 240 règles couvrent de très nombreux sujets fondamentaux pour les utilisateurs et pour la rentabilité des sites. Cela couvre des fondamentaux utiles et vérifiables en matière d’accessibilité, d’écoconception, de sécurité, de respect de la vie privée, de e-commerce.
Ces règles ont un impact potentiel et décrit sur l’expérience des utilisateurs, et tout particulièrement sur les utilisateurs les moins pris en compte à savoir les utilisateurs handicapés, en bas débit, seniors, non formés, non alphabétisés, ou ne parlant pas bien la langue. Je parle bien ici d’accessibilité et je parle également d’inclusion. Et je parle bien ici de la totalité des 240 règles.
Ces règles ont un impact potentiel sur l’écoconception des sites. Et je ne parle pas que des règles qui concernent exclusivement la performance, je parle bien également ici de la totalité des 240 règles. J’y reviendrai forcément dans les mois à venir.
Mais c’est quoi alors ?
Ces 240 règles sont une base de l’assurance qualité pour l’expérience utilisateur, ce que Paul Houston –M. Ventes et Marketing chez Opquast– appelle UX-QA. Il va vraiment falloir réfléchir à cette notion, parce qu’actuellement, l’UX (expérience utilisateur) est une activité sans QA (Assurance qualité) et ça ne peut pas durer. Mais c’est une autre question.
Alors voilà, Lorsque Opquast vous présente 240 règles, il y a plusieurs centaines d’autres conseils, ou bonnes pratiques ou recommandations qui ont été rejetées parce qu’insuffisamment solides. Nous ne vous proposons que des règles éprouvées, non réfutables et durables, valables si possible au moins 5 ans.
En tant que prestataire Web, ces 240 règles sont celles que vous pouvez expliquer ou opposer à vos clients. En tant que client ces 240 règles sont celles que vous pouvez montrer voire exiger de vos prestataires. Si vous êtes étudiant et faites du Web, ce sont les 240 règles que vous devez connaître pour prétendre « faire du Web ».
La fin des bonnes pratiques Opquast ?
J’ai échangé récemment avec Paul Houston sur la difficulté que pouvaient avoir certaines personnes anglophones qui nous découvraient à comprendre l’importance et l’unicité de ce que nous proposons, Paul m’a répondu que parmi les raisons de cet état de fait, la notion de bonne pratique n’était pas idéale pour expliquer ce qu’est Opquast. Et non seulement j’ai décidé de me ranger à son avis mais j’ai pris la décision de changer la façon dont nous allons parler de ces contenus.
Les bonnes pratiques Opquast ne sont pas que des bonnes pratiques. Ce sont des règles.
Vous pouvez les respecter ou pas, mais vous devez les connaître. Chaque mot est discuté. Chaque élément est argumenté. C’est du solide, et sauf erreur de notre part il n’y a pas d’équivalent mondial à cette liste de règles (vérifiables, transversales, utiles, universelles, durables).
Alors voilà ce que nous allons faire :
- Nous allons continuer à parler de checklists documentées ;
- Nous allons continuer à parler de référentiel ;
- Nous allons privilégier la notion de règles plutôt que de bonnes pratiques
Nous allons également faire en sorte que ces règles soient perçues comme telles et pas comme de simples conseils ou recommandations. Pour commencer, nous avons commencé à parler de règles en anglais. Ça donne Opquast rules et ça tombe bien parce que OPQUAST RULES 😀.
Nous allons également enchaîner en remplaçant progressivement dans nos contenus la notion de bonnes pratiques par la notion de règles. Je pense qu’après presque 20 ans à parler de bonnes pratiques, nous allons comme vous avoir un peu de mal et que vous tomberez encore très souvent sur ce terme. Nous en parlons par exemple beaucoup dans la formation et nous allons évidemment continuer, pas question de tout changer d’un coup.
J’espère donc que vous me pardonnerez le titre de cet article, ce n’est donc pas vraiment la fin des bonnes pratiques opquast, mais c’est la naissance des règles Opquast.
Et les règles Opquast sont beaucoup plus que des bonnes pratiques.
Vos commentaires sont les bienvenus.
De toute façon, ça a toujours été une bonne pratique que de respecter les règles (ou alors c’était l’inverse ? Je sais plus 🙃)
Ça aurait été surprenant que ça soit la fin d’opquast surtout que tu venais de refaire le site. Règles opquast, ça me va aussi et c’est peut être mieux même !
Bonjour,
En lisant le titre de l’article, j’ai eu peur 😉
Je trouve que le terme règle donne plus de valeur à la formation et donc à la certification. Ayant obtenu la certification ça ma va.
Opquast rulez ? 😉
Très bien, je dirais même Opquast Universal Rules. Le changement a parfois du bon.
La notion de « règles » m’inquiète un peu. La définition du mot étant « Ce qui guide ou gouverne l’action, la pensée. », je crains que la notion amène à ce que ce soit dorénavant interprété, par les contributeurs et les faisants, comme « c’est comme ça et pas autrement ». En tant que professionnels, nous savons tous qu’entre les grandes théories et les pratiques, besoins, faisabilité, contraintes commerciales, etc., il y a un fossé plus ou moins franchissable, selon que l’on soit payeur ou réalisateur.
N’y a-t-il pas un risque de basculer dans l’arbitraire, au détriment de l’évolution des pratiques, que ce soit en conception ou en utilisation ? Je pose la question et aimerais beaucoup en discuter.
Pour conclure sur une joyeuse pensée, Paul Valéry a très bien exprimé une pensée à laquelle j’adhère en disant que « Un homme compétent est un homme qui se trompe selon les règles ». 🙂
Bonjour Anthony.
La décision de changer le terme de bonnes pratiques vers le terme de règles fait suite à 15 ans d’expérimentation. Ce que nous ont appris ces 15 dernières années, c’est que le terme bonnes pratiques est souvent confondu avec conseil ou recommandation. J’ai même plusieurs spécialistes UX qui m’ont expliqué récemment que c’étaient des heuristiques (en fait ce sont des critères de grilles d’inspection et certainement pas des heuristiques, mais bon passons.)
Autrement dit nous avons des règles qui sont prises pour des conseils, et après 15 ans, beaucoup de professionnels les perçoivent comme des conseils. La conséquence : ils ne appliquent pas ou plutôt ils ne les examinent pas au cas par cas., ce qui serait un mimimum.
Et comme TOUTES les règles Opquast sont étayées par des contextes utilisateurs, les seuls perdants dans cette histoire sont les utilisateurs.
En renommant par règles, nous risquons d’avoir des professionnels qui vont prendre cela pour des règles qu’il faut prendre en compte pour tous les sites.
Qui va y gagner ? les utilisateurs.
Qui risque d’y perdre ? Certains professionnels qui vont recevoir cela comme des contraintes un peu plus fortes. Cela ne me pose pas de problème. Dans toutes les industries il y a des contraintes. On peut soit en tenir compte soit s’en affranchir, mais elles existent et les professionnels vivent très bien avec.
En synthèse, on est un peu moins sympa, un peu plus directifs, mais on a une bonne raison : les utilisateurs.
Bonjour à tous.
J’ai un peu de mal avec le terme « règle ». En général celui qui ne respecte pas les règles, c’est lui qui en subit les conséquences (j’ai triché à un jeu, je me suis fait éliminer), alors que là, c’est l’utilisateur qui subit les conséquences des manquements des professionnels.
J’aurai plus pris le terme « principes ». Lorsqu’on ne suit pas un principe, on sait qu’on peut en subir des conséquences, mais on prend bien plus conscience que d’autres aussi seront concerné par le non respect du principe. Les principes font plus appel à la bonne volonté des gens, et avec la certification Opquast, vous faites appel à la bonne volonté des professionnels pour améliorer le web.
Opquast permet aux professionnels d’adapter des principes dans leur travail, tous ne les appliqueront pas de la même manière, parce que les contextes sont différents. Les règles font plus penser à des choses qui ne s’appliquent que d’une seule manière (quelque chose de très « non-consensuel »), ce qui est tout l’opposé des « bonnes pratiques ».
Donc pour moi ce sont des principes qui sont établis, plutôt que des règles.
Bonne journée