Les métiers du web sont très nombreux et très complexes. Depuis quelques années, des formations se mettent progressivement en place, mais l’immense majorité des personnes qui font du web sont encore des autodidactes. Quand ils ont eu des formations, celles-ci ont tendance à se dévaloriser rapidement.
Effectivement, nos métiers changent tout le temps et sur le terrain, nous rencontrons beaucoup de professionnels qui manquent de repères par rapport à leurs propres compétences. Peu ont une idée objective de leur propre niveau de compétences. Souvent, ils ne savent pas ce qu’ils sont censés savoir. Face à ces difficultés, nous rencontrons beaucoup de professionel•le•s qui nous disent souffrir du symptôme de l’imposteur.
L’un des énormes enjeux du projet Opquast est de fournir un socle durable de pratiques, de culture et de vocabulaire pour le web. Oui, c’est vrai, les technologies changent en permanence, mais regardez plutôt cette liste de 240 règles et essayez de trouver des règles qui n’auraient pas été valables en 2010. Après avoir piloté la production de quatre versions de notre check-list sur presque 20 ans, je peux affirmer que les règles d’assurance qualité web fondées sur l’expérience utilisateur ne changent pratiquement pas. J’observe que les technologies fondamentales du web changent peu et qu’elles se diffusent partout. J’observe également que les fondamentaux du vocabulaire du web évoluent peu et enfin, que les principaux contextes utilisateurs sont relativement stables.
L’objectif de la certification Opquast est de fournir à tous — y compris ceux qui souffrent du fameux et controversé syndrome de l’imposteur — un ensemble de connaissances et de compétences fondamentales pour travailler dans une équipe web. Il s’agit pour le prétendu imposteur d’avoir une idée formelle de ce qu’il doit maîtriser, une mesure objective de ce qu’il maîtrise, une compréhension de ce qu’il ne doit pas obligatoirement maîtriser mais qu’il ne peut pas pour autant ignorer, et pour finir une vision sur les compétences qu’il pourra acquérir ultérieurement.
Nous avons non seulement la certitude mais aussi de nombreux témoignages qui indiquent que c’est nécessaire, utile, bon pour le web, bon pour les humains qui le font et indispensable pour bien travailler ensemble.
Pourquoi un affreux et illisible » […] beaucoup de professionel•le•s […] » au lieu de « beaucoup de professionnelles et de professionnels » ou « beaucoup de personnes professionnelles » ou bien d’autres tournures lisibles ?
C’est d’autant plus étrange que dans la suite du billet on ne trouve que des hommes :
– « Quand ils ont eu des formations » … pas « elles » ?
– « fournir à tous » … ah bon, pas « à toutes » ?
– « y compris ceux qui » … pas « celles » ?
– « le prétendu imposteur » … c’est encore pire, un nom masculin où la forme féminine n’existe pas (encore ?) !!
Je plaisante, mais pensez à la lisibilité pour vos lectrices et vos lecteurs au lieu de suivre une mode appliquée à la va-vite, tout le monde vous remerciera et pourra se concentrer sur votre propos très intéressant.
La profession manque de représentation côté salarié, il est facile de souffrir du syndrome de l’imposteur quand les formations financables en tant que demandeur d’emploi se limitent à « développeur web et web mobile » et dont le programme est :
– Bootstrap en lieu et place de l’apprentissage du CSS
– jQuery en lieu et place de l’apprentissage du JavaScript
– WordPress vu comme le seul et unique CMS, voir comme remplacement de PHP
Après renseignement les formations qui bénéficient de financements seraient la résultante d’une consultation dites BMO (besoin de main d’oeuvre) auprès des employeurs. Des questions se posent alors :
Cherchent ils vraiment ces compétences alors que l’immense majorité des annonces d’emplois ne recherchent pas ces competences ?
Essayent ils d’inonder le marché de travailleurs pauvres (combo gagnant avec travailleurs handicapés en entreprise adaptée payés une misère et contraints de manger des pâtes à tous les repas tout en vivant dans une boîte à chaussure) afin de casser les salaires et la problématique de turn-over ?
Sont ils déconnectés à ce point de la multitude d’emplois sur tout le spectre du numérique ?
Personnellement je ne trouve pas de formation en front-end/intégration qui soit digne d’y consacrer son budget CPF, je parle chinois à mon conseiller pôle emploi qui insiste et fait une fixette sur ces formations dev web et web mobile, j’ai exercé précédemment mais pour une problématique d’accident de la vie j’ai du m’éloigner de l’emploi, j’étais amené à encadrer dans mon poste précédent ces personnes issues de ces formations (plusieurs organismes), et la seule conclusion qui s’impose c’est que les employeurs, les régions, le pôle emploi forment des bons en tout, bons à rien professionnellement (indépendamment de leurs valeurs humaines).
Triste constat, le patronat dans le numérique fait miroiter un Eldorado tout en ne consacrant pas les moyens, les syndromes de l’imposteur et les conséquences psychologiques n’ont vocation qu’à se généraliser.
Que dire des conséquences sur la qualité, l’accessibilité, les performances ?