Édito newsletter N°90 : Des démarches volontaires et durables

Lorsque sortant d’une maîtrise de chimie j’ai démarré mon DESS « techniques de contrôle et assurance qualité » (pour les moins de 30 ans un DESS est une espèce de mastère pour dinosaure), certains cours m’ont vraiment marqué. Celui sur l’histoire de l’assurance qualité fait partie de ceux-ci.

Cela démarrait avec Colbert en 1664 (!) et cela se poursuivait au cours des siècles suivants tout en traversant la révolution industrielle, le travail à la chaîne, le fordisme, la deuxième guerre mondiale, l’impact des conférences du Docteur Deming sur les économies américaines et japonaises, l’émergence des démarches qualité en Asie et leurs tentatives de transposition dans les cultures européennes dans les années 70 et 80 (les fameux cercles de qualité, entre autres).

-À cette occasion j’avais été marqué par un point fondamental autour de l’assurance qualité : les démarches qualité durables sont des démarches volontaires. Elles sont souvent soutenues par des pressions économiques, certes, mais sur le long terme, sur la durée il est souvent plus profitable de s’appuyer sur la volonté et le bon sens – encore lui – des professionnels d’un secteur. La bonne combinaison semble être de contraindre par la loi tout ce qui représente des risques majeurs et de s’appuyer sur des démarches volontaires pour tout ce qui est de l’ordre de l’amélioration continue.

C’est ce type d’arbitrages qui doivent être faits dans de nombreux domaines comme l’éco-conception, l’accessibilité, la gestion des données personnelles. La bonne volonté ne suffit pas, certes, mais la loi ne suffit pas non plus, sinon, cela ferait bien longtemps que tous les sites seraient de bien meilleure qualité, partout dans le monde. Allez, pour le plaisir je vous quitte avec une citation. Vous allez voir, ce n’est pas de la petite bière.

Si nos fabriques imposent à force de soin la qualité supérieure de nos produits, les étrangers trouveront avantage à se fournir en France et leur argent affluera dans les caisses du Royaume.
Jean-Baptiste Colbert, 3 août 1664

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