Je pourrais vous dire que la qualité d’un site, c’est tout simple. Je pourrais vous dire qu’il suffit d’y réfléchir un peu, de faire appel au simple bon sens. Cela m’aiderait à vous faire comprendre mon métier et à vous inciter à le pratiquer. Le problème c’est que c’est faux.
Le bon sens est très utile, c’est évidemment lui qui nous permet de détecter des évidences et de les corriger. Mais c’est aussi quelque chose d’éminemment subjectif. C’est aussi ce qui nous conduit à mésestimer les risques. C’est ce qui nous conduit à surestimer nos forces. C’est aussi cet excès de confiance qui conduit à penser qu’on peut par sa simple compétence se priver de la compétence de personnes qui travaillent, conçoivent, réfléchissent, écrivent, mesurent. C’est lui qui est à la source du facteur humain et des biais de surconfiance. Il faut s’en méfier.
Les ergonomes et les spécialistes UX vous répètent souvent que les humains sont sujets à des biais majeurs et que rien ne remplace la recherche utilisateur. En matière de qualité et d’assurance qualité pour le Web, c’est la même chose. Le bon sens ne remplace pas une méthodologie solide. L’empathie vers les utilisateurs n’est pas naturelle. La prévention des risques du projet web n’est pas automatique. Les compétences assurance qualité web ne sont pas innées. Se former est nécessaire. Approcher les compétences, méthodes et techniques des autres métiers et notamment celles de l’assurance qualité web avec l’humilité et l’ouverture d’esprit que l’on attend des autres professionnels envers son propre métier est une approche saine et utile.