La quasi totalité de mes productions et interventions vise à mettre en évidence les apports de la transversalité au numérique. C’est lié à mon métier de qualiticien : le concept de qualité est est en effet un formidable outil pour penser de manière multi-disciplinaire et centrée sur les utilisateurs.
J’ai appliqué cette approche aux exigences utilisateurs. Cela a donné le modèle VPTCS en 2001. Je l’ai également appliquée aux erreurs répétitives sur les sites web en travaillant sur les règles Opquast. Plus récemment, je l’ai appliquée au pilotage des activités numériques et cela a donné le modèle QSE-IP (démarches intégrées de management Qualité, Sécurité, Environnement, Inclusion et vie Privée).
Je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas facile. Ça coince souvent : les sujets transversaux sont très difficiles à porter, à expliquer, à soutenir. Lorsqu’un sujet est le problème de tout le monde il n’est le problème de personne.
Faire émerger la transversalité, c’est aussi mon quotidien. En discutant récemment avec un expert de la sécurité, je me suis rendu compte qu’il n’avait jamais réfléchi à l’impact écologique des failles, de leur prévention et de leur gestion. Par la même occasion, j’ai pu vérifier qu’il n’avait aucune idée de l’impact majeur de ces mêmes failles sur les personnes handicapées. Une fois abordés ces sujets, cela semble évident. Ça ne l’est pas.
C’est long, c’est pénible, il y a des freins, mais oui, les approches transversales se développent. Des spécialistes de l’accessibilité commencent à parler aussi d’éco-conception. Le numérique responsable, originellement perçu comme purement écologique, se teinte d’autres objectifs essentiels.
Nous sommes au milieu d’un processus d’industrialisation où les expertises finiront forcément par se compléter intelligemment avec les approches généralistes. C’est bon pour les personnes, c’est bon pour ceux qui font le web, c’est bon pour les processus, c’est bon pour le moral.
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