Le déploiement de la certification Opquast dans les écoles se poursuit. À ce titre, J’ai très souvent l’occasion de discuter avec des responsables pédagogiques. Je voudrais profiter de ce billet pour rappeler les vrais enjeux de la maîtrise de la qualité en projet Web.
Fréquemment, les discussions que nous avons avec les responsables pédagogiques portent sur la reconnaissance de la certification par les autorités ou par le secteur. Alors, oui, la certification est reconnue à l’inventaire et le nombre de partenaires dépasse maintenant la centaine : c’est essentiel, mais à mon humble avis, ce n’est pas la question clef.
D’autres fois, nous sommes amenés à discuter des modalités pédagogiques, de la plate-forme d’entraînement, de la capacité des écoles à financer ou à faire financer la montée en compétences et la certification. Alors, oui, ces questions sont essentielles, mais ce ne sont toujours pas la question clef.
La question clef, ce sont les compétences.
Et puisqu’il faut rentrer dans le détail, quelles compétences-clefs cherchons-nous à faire émerger chez les étudiants mais aussi chez les professionnels du Web ? C’est très simple, voici la liste de ces six compétences clefs et pour chacune d’entre elle, je vais essayer d’expliquer son utilité :
- Prendre en compte la diversité et les exigences des utilisateurs : les étudiants du Web doivent sortir de leurs études avec une compréhension de ce qui se passe de l’autre côté de l’écran, une empathie pour tous les usages, une vraie capacité à travailler pour tout le monde, et pas juste pour une partie des cibles.
- Connaître les métiers du projet Web : sur le web on ne travaille jamais seul, les métiers sont divers et contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, ils ne changent pas du tout au tout, il changent, ils évoluent et il faut les comprendre.
- Maîtriser le vocabulaire du projet Web : entrer dans un projet Web, c’est parler avec des rédacteurs, des spécialistes du marketing, des développeurs, des ergonomes, des graphistes. Qui peut croire une seconde que la maîtrise d’un vocabulaire commun va de soi et s’apprend toute seule, par les études ou la pratique ? Pas nous. Pas vous.
- Connaître les bonnes pratiques, leur conception et leur utilisation : des recettes de cuisine, des listes de courses, des pages de recommandations, il en existe. Mais des règles communes, délimitées dans leurs objectifs, étayées dans leur forme et dans leur conception, stables dans le temps et co-construites par la communauté, il n’en existe pas beaucoup. Il faut savoir s’en servir, il faut savoir expliquer pourquoi et comment elles sont produites, il faut savoir ne pas s’appuyer sur du sable.
- Utiliser une check-list qualité Web : les étudiants apprennent à se servir d’outils et de méthodes compliquées, élaborées, complexes. L’expérience montre pourtant que de nombreux points fondamentaux sont fréquemment oubliés et méconnus sur les sites. Les check-lists sont des outils simples à comprendre et à déployer. Il faut savoir les utiliser. Pour réussir un triple axel en patinage artistique, il est probablement avantageux de savoir faire un peu de patinage.
- Prévenir les risques et renforcer l’assurance qualité Web : les étudiants apprennent à faire des choses. Avec l’expérience, et en devenant des professionnels, ils apprennent non seulement à faire, mais à faire en prenant en compte des exigences. Ce niveau d’exigence est d’ailleurs l’un des principaux facteurs qui différencie les professionnels.
Alors voilà, aujourd’hui, je vais simplement vous faire part d’une certitude absolue : si vous vous occupez d’une école Web ou informatique et que vos étudiants obtiennent leur diplôme et sortent de votre école ou de votre formation sans les compétences ci-dessus, ils ne seront pas correctement armés pour travailler sur le Web.
Toutes les compétences sont détaillées dans le référentiel de compétences. Si comme moi vous considérez ces compétences clef comme des évidences, voire des pré-requis pour bien travailler sur le Web, vous pouvez agir.
Au minimum, nous vous invitons à former vos étudiants à la qualité Web, à faire circuler la liste des bonnes pratiques, à faire acheter à votre école le livre Qualité Web chez Eyrolles, à former vos formateurs et à mettre en place ces compétences dans vos référentiels pédagogiques.
Et si comme nous vous considérez que le Web est suffisamment mûr et industriel pour que des professionnels du développement, de l’UX, du graphisme, de l’éditorial du marketing du SEO ou de l’accessibilité sortent avec ces compétences et ce socle transversal, appelez-nous, contactez-nous, nous serons ravis de vous aider à prendre en compte ces sujets.
En bref, parlons compétences, le reste suivra.