Le Web, c’est fabuleux, tout le monde est connecté en haut débit ou en ultra haut débit, les sites Web permettent de tout faire, enfin bref tout va bien. La semaine dernière, j’ai mesuré les pages de quelques uns des grands journaux français, et je me suis rendu compte que la moyenne tournait aux alentours de 3 Méga octets, avec des pointes aux alentours de 10 Méga octets. J’ai envoyé un tweet sur ce sujet. Suite à ce message, Jean-Pierre Vincent, l’un des spécialistes français du secteur de la performance Web a pris le temps de faire une étude rapide sur le sujet. Je vais vous proposer de consulter cette étude, mais surtout, j’aimerais rappeler quelque chose d’essentiel : sur Internet, 1 Méga de données, c’est beaucoup de données.
Alors, tout d’abord, allons jeter un œil sur l’étude proposée par Jean-Pierre. Elle montre entre autres qu’on peut tout à fait envoyer des pages de plusieurs mégas de données à des utilisateurs tout en maintenant un certain confort de consultation et de manipulation de données. Ce n’est pas donné à tout le monde, il faut des grosses compétences en performances Web, certes, mais ça se fait, et l’étude le montre bien. Il est notamment possible de proposer une page très lourde qui s’affiche vite.
Il est également possible de proposer une page de 32 Méga (!) très bien optimisée en théorie pour les performances. Regardez ce petit bijou dans WebPageTest. Si vous regardez les mesures mises en place pour optimiser les performances, en gros, ça va. La page obtient des tas de A dans les systèmes de mesure de performance.
Oui, mais voilà, il y a un problème, même si des sorciers du Web arrivent à faire rentrer un éléphant dans une smart, la smart en question va tout de même faire quelques tonnes de plus. Il n’est pas dit qu’elle batte des records de vitesse 😉
Le vrai problème, c’est que 1 Méga reste 1 Méga. Et ce petit méga inoffensif proposé par un créateur de site connecté en haut débit à un client connecté en haut débit devient un méga très long et même quelquefois très cher à charger dans d’autres conditions. Par exemple, lorsque le client est dans le métro, un train, une zone mal couverte, ou depuis l’étranger, cela peut carrément devenir très long, très cher, voire impraticable.
Dans mon forfait data mobile, j’ai 5 Go par mois. Pour brûler un forfait comme ça, encore récemment, il fallait se lâcher sur la consultation de vidéos. Il me semble que la consultation de pages Web devrait bientôt suffire à aller au bout de ce type de forfait.
Ce n’est pas tout. La plupart des grandes entreprises sont engagées dans des démarches développement durable. En toute logique, l’économie d’énergie et de frais d’hébergement devraient être déjà prioritaires dans ces groupes. Il semble que cela ne soit pas encore le cas.
En résumé, les sites Web ne doivent pas seulement être configurés pour être délivrés rapidement, ils doivent être légers, tout simplement.
Pas de mystère : on peut mettre en place toutes les stratégies de chargement (et c’est impressionnant ce que certains arrivent à faire), il y a quand même un problème à la base => les sites sont trop lourds.
Si l’on parle de développement durable : tu peux bien recycler tout ce que tu veux, à un moment, il faut se poser la question d’acheter moins d’emballages. Typiquement, c’est là que j’aime RSS, plus léger que cela, c’est difficile, et cela permet quand même d’accéder à l’information !
Je recommande la consultation de http://webenergyarchive.com/ et je retranscris ici une explication qu’on m’avait fournie, très intéressante :
« Environ 80 % des impacts environnementaux d’un site web sont liés à l’utilisation de l’ordinateur de l’internaute et 80 % des impacts associés à l’ordinateur de l’internaute à sa fabrication. Le geste clé pour réduire les impacts environnementaux d’un site web n’est donc pas de réduire sa consommation électrique (on s’en fout tellement c’est peu significatif au regard d’indicateurs tels que l’épuisement des ressources, les différentes forment de pollutions, etc.) mais d’allonger la durée de vie de l’équipement permettant d’accéder et interagir avec le site web. »
Je serais curieux de savoir ce que ces sites de 1Mo et plus impactent la durée de vie des smartphones…
Je rejoins tout à fait le propos, et pour le prolonger, un projet intéressant pour montrer le coût que peut avoir la data pour le mobinaute : http://whatdoesmysitecost.com/
WebPageTest est excellent, mais il y a aussi notre outil https://www.dareboost.com, sur lequel nous pénalisons les contenus trop lourds 😉