Un professionnel du Web me racontait récemment une petite anecdote, que je vais romancer à loisir, mais c’est pour la bonne cause.
Il avait été amené à travailler en offshore, c’est-à-dire avec un fournisseur très lointain. Dans ce contexte est survenue une défaillance sur un cable sous-marin. La connexion entre le producteur de site situé en Asie et le donneur d’ordre en France a alors été très fortement dégradée, et ce pendant plusieurs mois. Que croyez-vous qu’il arrivât ?
L’affichage des sites devint particulièrement long mais l’effet fût radical : la diminution de la taille des pages, l’amélioration des performances, l’optimisation du code devinrent très rapidement des priorités absolues, ne serait-ce que pour pouvoir travailler correctement pendant la phase de production du site.
Les sites qui furent produits dans ce contexte sont évidemment devenus par la suite beaucoup plus rapides à consulter dans un contexte normal. La moralité de cette anecdote pourrait être : ne faites pas de offshore à moins d’avoir préalablement dégradé un cable sous-marin.
Bon, il est temps de revenir à des cas plus proches de nous.
Imaginez simplement une situation absolument pas imaginaire. Un donneur d’ordre situé à Paris et connecté avec la fibre à 100 Mo/s fait travailler une agence située à Paris et connectée à 100 Mo/s.
Pendant toute la phase de développement, le travail des développeurs et chefs de projets sur leur réseau local permet d’afficher les pages de 5 Mo de façon quasi instantanée. Le client connecté peut effectuer des recettes et une page de 4Mo s’affiche de manière instantanée. Le site est mis en production, le développeur, le chef de projet et le client prennent le métro et se retrouvent brutalement en train d’essayer de consulter le site en Edge. Très probablement, ils ne pourront même pas le consulter. Ah c’est sûr 4Mo, on ne s’en rend pas trop compte, sur un réseau local. Mais oui, les situations à bas-débit existent encore, et heureusement, parce que franchement, en ce moment, c’est un peu la fête du slip. J’en veux pour preuve les statistiques effarantes qui suivent. La page moyenne mesurée sur les 1000 premiers sites était de 626ko. Pour 2014, on prévoit plus de 2Mo en moyenne. Tout ça pour dire tellement plus de choses la même chose moins de choses qu’en 2006.
Vous êtes patron d’une agence Web ou vous êtes acheteurs ? Vous voulez vraiment améliorer la performance des sites pour les utilisateurs ? Faites donc réduire le débit. Certains fournisseurs d’accès à Internet savent très bien faire ça, sans même qu’on leur demande.
M’en parlez pas, je dois me bagarrer pour éviter des trucs aberrants, genre un site responsive de 7 Mo (qui a dit thème WordPress codé avec les pieds ?). « Oui mais c’est joli » me dira le client. « oui mais ça ne marche pas » je lui réponds souvent.
Si la question est d’afficher ça sur mobile, j’ai essayé : même en wifi, le pauvre mobile n’y arrive pas ! (alors imaginez en edge)
Pour l’anecdote dans la catégorie « les papis du Web, » lorsque j’ai commencé à travailler en 1995. Nous considérions qu’une page Web ne devait pas dépasser 50 Ko. Bien sûr les temps ont évolué, mais je trouve que la recherche d’optimisation est un bon chantier et en plus qui est facile à mener et satisfaisant dans les progrès que l’on peut réaliser.
Ah si tu veux une page lourdingue… voir la chaîne de télé qui commence par un C et finit par un plus.
@Karl : me souviens avoir entendu en 2000 que la page complète ne devait pas dépasser 100 ko. 🙂
Ce qui me fait mal, c’est d’entendre sur certaines de mes réas « oh j’ai l’impression d’être en local ». Non pas que ça ne me fasse pas plaisir, mais à croire qu’un site léger et rapide est devenu rare.
Je pense que j’ai bien fait mon boulot quand le site se charge en moins de 3 secondes sur un first load : j’ai toujours les mêmes réglages sur WebPageTest.org, je teste depuis les USA avec une connexion moyenne (les serveurs de mes sites sont en Europe), du coup, cela me permet de comparer.
En général, moins de 300 ko tout compris est vraiment un maximum, idéalement, moins de 200 ko et moins de 15/20 requêtes, c’est mieux (après, mieux c’est toujours souhaitable !).