Je viens de terminer le dernier ouvrage d’Amélie Boucher, « Ergonomie Web Illustrée », préfacé par Benoit Drouillat, Président-fondateur des designers interactifs. Je précise qu’en tant qu’auteur de la préface d’« Ergonomie Web », paru en 2007, mon avis est peut-être un peu sujet à caution, j’ai en effet tendance à regarder les travaux de l’auteur avec beaucoup de bienveillance.
Dans son premier livre « Ergonomie Web » Amélie Boucher passait en revue différents aspects de la théorie ergonomique et montrait comment les concepts, les méthodes, et les outils ergonomiques s’appliquent en pratique dans la réalité de la conception d’interfaces Web.
Dans le deuxième ouvrage « Ergonomie Web illustrée », l’approche est totalement différente. Cette fois-ci, la question de la conception est posée de manière indirecte. Il s’agit en fait de procéder à l’analyse ergonomique de l’interface finale, mais alors qu’elle est déjà déployée et utilisée. Il ne s’agit pas de savoir comment un ensemble de moyens peuvent conduire à atteindre des résultats, mais au contraire d’analyser des interfaces finales (peu importe les processus de conception).
L’auteur passe donc au crible des pages d’accueil de sites Web, des pages de présentation de produits, des pages intérieures, et même des applications mobiles. L’analyse couvre notamment l’ambiance, les couleurs, les contrastes, la répartition et la structure de l’information, les appels à l’action, la navigation, etc. En résumé, on retrouve ici les ingrédients d’une analyse heuristique, c’est-à-dire une analyse de l’interface par un expert sur la base de sa connaissance de systèmes équivalents. Vous l’aurez compris, on peut largement compter sur Amélie Boucher dans ce domaine, car des systèmes équivalents, elle en connait beaucoup.
Cela dit, aussi compétente soit-elle, le simple avis d’une ergonome pourrait s’avérer insuffisant. C’est pourquoi l’analyse heuristique est complétée par une analyse de l’expérience utilisateur. Le livre propose l’analyse de réactions d’utilisateurs en contexte (tests utilisateurs) et de parcours oculaires observés sur les interfaces et pages analysées (eye tracking).
Finalement, avec cet ensemble d’outils, l’auteur nous fournit une analyse très complète de l’interface finale.
En conclusion, vous l’aurez compris, je vous conseille le livre sans hésiter. Il vous donnera une excellente vue d’ensemble des bonnes et mauvaises pratiques à mettre en œuvre actuellement sur les sites et applications mobiles. Il vous permettra de mieux comprendre et appréhender les réactions et comportements des utilisateurs dans la réalité. Pour finir, il vous permettra d’apprendre par l’exemple, de faire de l’ergonomie et d’acquérir certains réflexes ergonomiques sans vraiment vous en rendre compte.
Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous conseille également très vivement la lecture d’Ergonomie Web, qui présente quant à lui les fondamentaux théoriques de l’ergonomie. Si vous êtes un professionnel du Web, vous devez à la fois connaître et comprendre les techniques de conception ergonomique, les pratiques réelles, et les comportements des internautes. Alors, voilà, vous savez ce qu’il vous reste à faire : commander les deux 😉
Informations pratiques :
- Ergonomie Web illustrée
- Editions Eyrolles
- Prix : 32€
A lire également
- Ergonomie Web
- Editions Eyrolles
- Prix : 30€
Je dis un double « Oui » pour ces deux indispensables livres d’Amélie. Mais non pour les liens Amazon 🙂
Je l’ai commandé cet après-midi avec le livre de David Rault, ça fera de la lecture pour les vacances.
Ceci dit, j’aime bien le « et mauvaises pratiques à mettre en œuvre actuellement sur les sites et applications mobiles » dans l’avant-dernier paragraphe. 😉