Cette année 2008 a été désastreuse pour beaucoup de milliardaires, et le magazine Forbes vient de publier un diaporama présentant les cas les plus significatifs. Sur le fond, je vous le dis tout de suite, ça m’est complètement égal. Mais pourquoi nous parle-t-il de ce classement ? Eh bien voilà, je vous propose tout de suite d’aller consulter quelques pages du dossier, puis de revenir lire la suite de ce billet.
C’est bon, vous avez réussi à consulter le dossier? Vous avez apprécié ? Le rafraîchissement automatique de la page ne vous a pas surpris, voire gêné ?
En fait, le dossier proposé par Forbes contient un formidable exemple de mauvaise pratique. Au départ, une volonté louable : proposer un diaporama qui bouge, un truc un peu dynamique, tu vois ?…
Dans la réalité, le webmaster de cette société a probablement été recruté sur la base d’un BEP cosmonaute et malheureusement, les bonnes pratiques du Web n’avaient pas encore été mises au programme. Je m’explique : plutôt que de chercher un système rusé pour modifier uniquement la photo dans la page, ce que font la plupart des webmestres intelligents, le zozo a préféré utiliser javascript pour rafraîchir l’ensemble de la page. Alors, pour une personne qui lit l’anglais très vite et qui possède toutes ses capacités cognitives et visuelles, pas de problème. Si par malheur vous lisez lentement ou que vous consultez le site en mode vocal avec un lecteur d’écran, vous n’aurez même pas le temps de parcourir la page pour arriver au texte qui vous intéresse. Paf, rafraîchissement automatique, pas de discussion. Le responsable de ce forfait aurait également pu utiliser l’instruction meta refresh, bien connue des ânes.
Et comme l’incompétence de l’auteur de ce forfait s’accompagne d’une certaine bonne volonté, il a même mis un bouton pour pouvoir régler la vitesse à laquelle doit se produire le rafraichissement. Chapeau l’artiste. Les milliardaires perdent leur sous, et les webmasters perdent les pédales, c’est moche, c’est dimanche, tout fout le camp 😉
P.S. : pendant que j’écrivais ce billet, plus de 50 pages se sont chargées automatiquement dans l’onglet ouvert sur le diaporama. J’ai donc affiché 50 pubs par la même occasion et fièrement contribué à soutenir Forbes dans ces moments difficiles.
P.S.2 : si vous voulez vraiment rigoler, désactivez carrément javascript et rechargez une page, c’est que du bonheur.
Il y a forcément quelque chose de bien, voyons, en se creusant bien la tête. Ah oui, ça y est, j’ai trouvé : on peut quand même noter que chaque vue possède une URI distincte, ce qui est bien. Tous ceux qui rafraîchissent (proprement, hein, pas comme l’exemple ici) leurs pages avec du Javascript devraient y penser. Ce qui est dommage, c’est que sur ce coup, ce bon comportement n’a pas du tout l’air intentionnel.
Comme quoi, il y a encore du boulot sur le Web ici bas.
Et bravo pour le BEP cosmonaute. :-p
J’en discutais avec un ami milliardaire récemment, et entre deux jurons à propos de Kerviel et de Madoff, ils me disait la difficulté à trouver du petit personnel compétent. Je vois que même chez Forbes, on rencontre le problème. Il n’y a plus de bon prolétariat, ma bonne dame !
Ça m’a bien gêné le défilement des dispos : heureusement qu’on pouvait les stopper.
Comme le souligne Florian, on conserve l’historique de navigation donc on peut facilement revenir en arrière.
Mais bon, on ne devrait pas avoir à le faire.
La seule chose à faire serait de n’activer le diaporama qu’à la demande.
PS : regarde pas non plus la page d’accueil de Forbes tu serais surpris (ou pas).
@Oncle Tom : avec un support visuel, on peut arrêter le diaporama, certes, mais avec un lecteur d’écran, il y a plutôt intérêt à être rapide pour trouver rapidement la commande.
Dire que la rotation des publicités pourrait être gérée en Ajax. :/
Petite remarque: ce billet ne devrait-il pas être classé dans la rubrique Antipratiques?
… en tout cas moi j’ai bien rigolé à te lire. Merci 🙂
@Oncle Tom : ce site est décidément un bijou. Sur la page d’accueil (après le splash screen), toutes les images ont comme alternative « image ». En conséquence, dans un lecteur d’écran, on entendra « image, image, image…. ».